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Archivage, sauvegarde, synchronisation

mercredi 3 juin 2015

Avant de glisser dans votre ordinateur un quelconque matériel (clé USB, disque dur externe, disque optique), il n’est pas inutile d’avoir les idées claires sur ce que vous en attendez précisément : s’agit-il d’archivage, de sauvegarde ou bien d’une copie synchronisable de vos données ?

Beaucoup de personnes ne verront dans ces questions que pinaillage et différences totalement dénuées d’intérêt. Ce n’est pas mon cas.

Ce n’est que l’expérience pratique observée à partir de multiples situations personnelles ou concernant d’autres personnes qui m’ont conduit à proposer ces distinctions ; tout ceci visant qu’à vous proposer quelques principes élémentaires afin d’avoir les idées claires sur trois méthodes complémentaires pour sécuriser vos données personnelles.

A la limite, peut importe les mots employés, mais comprenons-nous bien sur le sens et la logique de chacune des procédures car la distinction est loin d’être sans conséquence.

Ce qui suit est volontairement présenté sur un mode très subjectif, à partir de ma propre pratique. Il ne s’agit nullement de directives à suivre au pied de la lettre, mais plus d’un exemple à partir duquel vous pourrez peut-être mieux vous situer par rapport à vos propres besoins et nécessités.

D’aucuns pourront, à juste titre, considérer qu’il s’agit d’une approche discutable, simpliste, incomplète et arbitraire des sujets traités.

Espérons, au moins, que ce digest permettra de déblayer le terrain pour vous éviter certains écueils.

L’archivage

Archive est synonyme d’« affaire classée ». Comme dans la série télé, on va au bout d’une procédure, et une fois que c’est fini ou que le cycle est bouclé, on range le tout dans un placard, un tiroir, le grenier ou la cave (si elle n’est pas trop humide). Ce qui n’empêche pas, comme dans la série, de ressortir le dossier quelques temps plus tard, pour engager un nouveau cycle.

Des données archivées sont donc, a priori, des « documents finalisés », peu susceptibles d’évoluer : photos personnelles, vidéos, musiques, textes, etc.

Il m’arrive d’archiver un contenu « évolutif » ; par exemple, le dossier comportant mes courriers, une sauvegarde de mon site web, mes factures, etc. Mais dans ce cas, il s’agira plutôt d’états arrêtés sur une période : par exemple, semestrielle ou annuelle.

A priori, je n’ai pas besoin d’ouvrir mes archives pour continuer de travailler sur mon ordinateur. Par contre, rien ne m’empêche, par exemple, d’écouter très régulièrement des archives musicales.

Je peux donc garder mes archives sur DVD et CD, soigneusement étiquetés ou référencés à l’abri de la lumière, de la chaleur et de l’humidité. Je ne les ressortirais, le cas échéant que pour accéder à ces données sans avoir à me demander s’il s’agit ou non d’une version valide ou provisoire des données.

S’il est possible de récupérer des données à partir d’une archive stockée sur support optique pour restaurer mon environnement de travail informatique (par exemple à partir d’une image disque du système), je préfère, pour cela, réserver une procédure distincte de l’archivage : la sauvegarde (voir ci-après)..

Les CD et surtout les DVD sont des supports plutôt bien adaptés à l’archivage : économiques, simples, rapide et efficaces à réaliser (en mode Disk-at-once) et peu encombrants.

Attention, toutefois : d’après les avis, très contradictoires, il semblerait que la durée de vie des CD et DVD est… incertaine.

Cette question fait débat : potentiellement centenaires, pour certains, les supports optiques (CD et DVD) doivent être considérés, par d’autres, comme peu fiables au-delà de 5 ans.

Bref, il est préférable de vérifier régulièrement vos archives et ne pas hésiter à les copier, par sécurité.

La sauvegarde

Avant d’être consignée dans une procédure technique, la sauvegarde correspond à une logique préventive : sachant, par la pratique, qu’un ordinateur est un système relativement instable, qu’il plante et qu’il est très facile et fréquent de perdre des données, j’essaie de trouver les solutions qui me permettront, le cas échéant, de restaurer rapidement mon environnement de travail : système, applications, données personnelles.

La logique de sauvegarde commence donc lorsque je tape n’importe quel texte sur mon logiciel de bureautique. J’enregistre le plus tôt possible et régulièrement mon document ; ainsi, en cas de plantage, je n’aurai pas à recommencer. Pour autant, cette opération élémentaire consiste à enregistrer le fichier.

La sauvegarde, contrairement à l’enregistrement simple d’un fichier, suppose que les données soient dupliquées sur un autre support afin de pouvoir les récupérer le cas échéant.

Nous avons vu que le système Windows intègre un utilitaire permettant, en cas de nécessité de restaurer le système (ou tout au moins certains fichiers essentiels) à un état antérieur. Mac Os, le système d’exploitation des ordinateurs de marque Apple, propose une somptueuse fonctionnalité Time Machine répondant, de façon plus sophistiquée à la même logique.

Qu’il s’agisse de mes documents personnels ou de mon système : tout cet environnement étant en perpétuelle évolution, je dois m’assurer qu’à chaque redémarrage de l’ordinateur, je pourrais retrouver exactement les mêmes conditions que lorsque je l’ai quitté.

La sauvegarde est donc synonyme de données provisoires, potentiellement fragiles, évolutives, qui doivent être récupérées rapidement en cas de nécessité.

Bref, si ce n’est pas exactement l’inverse de l’archivage cela ne concerne pas du tout les mêmes logiques : nous sommes ici dans le court terme, la continuité et la stabilité de l’environnement de travail immédiat, alors qu’une archive doit être avant tout exploitable sur la durée.

La sauvegarde doit être effectuée régulièrement (si ce n’est quotidiennement, en entreprise). Le plus souvent, pour réaliser des sauvegardes efficaces, on utilise un logiciel spécialisé permettant de n’inscrire que les modifications apportées depuis la précédente sauvegarde.

Très important : vos sauvegardes seront donc traitées par un logiciel en sorte que les données soient réutilisables après restauration, si besoin, mais il faut savoir que ces données stockées en tant que sauvegarde ne sont pas directement exploitables par vous-même, dans les mêmes conditions que vous avez l’habitude de le faire, par exemple sur une clé USB ou un CD.

Après avoir fait une sauvegarde, si vous explorer le contenu du disque sur lequel se trouve vos données sauvegardées vous n’y reconnaîtrez aucun de vos fichiers. Il n’y aura que des données réalisées par le logiciel de sauvegarde qui elles-mêmes contiennent vos données personnelles cryptées et compressées. Pour la restauration, faudra donc utiliser le même logiciel que celui utilisé lors de la sauvegarde.

La synchronisation

L’utilisation d’un logiciel de synchronisation répond encore à un autre type de besoin que l’archivage et la sauvegarde. Pour illustrer mon propos, je vais prendre un exemple correspondant à une pratique personnelle.

Chaque lundi matin, je prépare ma semaine de travail de la façon suivante : j’actualise le planning prévu de la semaine passée (tenant compte des éventuelles modifications) et j’établis mon planning prévisionnel pour la semaine à venir. Ceci permet à la fois de garder le fil conducteur de ma semaine pour tous les ateliers et de constituer un récapitulatif par atelier (ces deux types d’information me sont nécessaires). Ce travail ne représente qu’à chaque fois que quelques octets modifiés dans une dizaine de fichiers de tableur reliés les uns aux autres.

La solution qui me semble la plus appropriée pour conserver ces données en sécurité consiste à faire appel à un logiciel de synchronisation, dont la logique de traitement est la suivante :

Les fichiers sur lesquels je travaille sont stockés dans un dossier de mon ordinateur. Après avoir apporté les modifications, j’ouvre mon logiciel de synchronisation et j’indique un dossier « source », en l’occurrence, celui de mon disque dur, et un « dossier cible », c’est à dire la réplication du dossier source, placée sur un clé USB.

L’identification du dossier source et du dossier cible est faite avant la première synchronisation, après quoi on l’enregistre comme projet et ce dernier sera chargé pour les synchronisations suivantes.

La synchronisation proprement dite consiste à demander au logiciel de vérifier les deux dossier et d’apporter les modifications nécessaires selon l’effet souhaité : soit la réplication exacte par ajouts de part et d’autre, soit l’actualisation uniquement du dossier cible, soit l’actualisation des deux dossier uniquement selon la date, etc.

La procédure est beaucoup plus rapide et souple que la sauvegarde et, contrairement à cette dernière, les données synchronisées sont directement utilisables dans le dossier cible.

Récapitulatif

Afin de bien distinguer en quoi les logiques en présence sont complémentaires, je vous propose ce bref récapitulatif :

 Archivage, pour le stockage de fichiers qui ne sont pas susceptibles d’évoluer ou qui correspondent à un état d’évolution bien identifié dans le temps.

 Sauvegarde, pour s’assurer de retrouver en toutes circonstances un environnement de travail (système, logiciels, données).

 Synchronisation, pour effectuer régulièrement la réplication d’un dossier d’un matériel à un autre.

Quels supports utiliser ?

Nous avons vu que les disques optiques (CD, DVD, et éventuellement Blu-ray) étaient particulièrement adaptés au traitement de l’archivage.

Je vous déconseille, par contre, d’effectuer vos sauvegardes ou la synchronisation de vos données sur des disques optiques.

A moins de vous lancer dans des techniques plus complexes qu’il n’y paraît à manier et surtout, assez peu fiables à l’usage - gravure par paquet et multi session – la sauvegarde sur supports optiques risque de vous conduire, au mieux à gérer une quantité astronomiques de supports et au pire (le plus fréquent) à ne plus rien sauvegarder, faute de prendre le temps nécessaire à cette tâche ingrate.

Tous les informaticiens vous le diront : il est indispensable d’effectuer régulièrement des sauvegardes ; qu’il s’agisse de votre système ou de vos données personnelles.

Pour cela, je vous recommande d’utiliser d’autres supports que CD et DVD, par exemple :

 un disque dur externe (de préférence)

 un second disque dur interne (uniquement valable pour une station de travail)

 une partition de votre disque dur (solution peu fiable)

 un espace disque loué sur internet (cloud) après avoir bien vérifié que vous gardez la maîtrise des données et qu’elle ne sont pas susceptibles d’être transmises à un service de renseignement.

Important : le matériel utilisé pour la sauvegarde doit impérativement être dédié à cet usage. De plus, il est préférable de ne pas le déplacer, afin d’éviter de le perdre ou de l’infecter en le branchant sur d’autres PC.

C’est la raison pour laquelle je déconseille d’utiliser une clé USB pour faire les sauvegardes car ce type de matériel est, par définition, transportable et partageable. Ceci étant dit, faites bien comme vous le sentez, hein.

 

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