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« Réseaux sociaux » sur le Web (2)
mercredi 30 septembre 2020
Cette page est une actualisation d’un ancien support sur les réseaux sociaux. Comme il est assez long je vous recommande de le lire, de préférence, à partir de la version PDF (corrigée), disponible en pièce jointe
Réseaux sociaux et smartphone
Rappelons que sans l’utilisation, à une échelle de masse, d’un terminal associé à l’identité d’une personne et porté en permanence par cette personne - en l’occurrence le smartphone - il n’aurait jamais été possible que les réseaux sociaux se développent avec l’ampleur qui les caractérise aujourd’hui.
Toutes les applications de réseaux sociaux peuvent être installées sur des smartphones et on comprend pourquoi : par défaut, le téléphone fourni à ces applications une multitude d’informations nécessaires à leur fonctionnement : numéro de téléphone, adresse e-mail, carnet d’adresses, géolocalisation, historique de navigation web, données stockées sur d’autres applications installées sur le smartphone, etc.
Par ailleurs, il est plus facile de capter l’attention de l’utilisateur si le terminal est en permanence à portée de main.
Le fait qu’il soit officiellement interdit d’utiliser un smartphone dans certaines situations (conduite automobile, réunions publiques, spectacles, etc.) ne fait que confirmer le caractère indispensable de l’appareil.
En 2020, les marges de progression de nouveaux utilisateurs de Facebook semblent limitées. Toute la question est de savoir, tenant compte des parts de marché hautement compétitives de ce secteur, dans quelles mesures les nouvelles applications concurrentes pourront inciter des utilisateurs de Facebook à quitter l’empire de M. Zuckerberg.
Il en est de même pour les smartphones : le débat sur la 5G indique surtout l’inquiétude des innovateurs professionnels quant à leur capacité à obliger le remplacement des contingents de smartphones actuels vers de nouvelles générations d’appareils.
Mais, globalement, les jeux sont faits.
La grande bascule est derrière nous. Les usages numériques sont bien inscrits dans la modernité, même s’il reste ici où là quelques poches qui pourront être prospectées comme autant de pépites.
Tout le monde, sur cette pauvre planète, ne mange pas à sa faim mais le nombre de terriens ne possédant pas un smartphone commence à se réduire comme peau de chagrin. De même, rares sont les personnes, en ce début de XXIe siècle hystérisé, qui n’ont pas eu l’occasion de voir, ne serait-ce que furtivement, sur le terminal du voisin, quelques likes ou autres tweets.
Les conditions sont donc remplies pour que les nouvelles générations puissent se lover, avec l’agilité qui les caractérise, dans le moule du consumérisme numérique.
Quant aux autres, de multiples campagnes d’évangélisation ont été prodiguées de longue date pour les convaincre de se convertir : depuis l’antique « fracture numérique » jusqu’aux plus modernes « inclusions numériques ».
On attendra peut être que les vieux réfractaires indécrottables meurent avant de passer clairement à l’obligation.
Revenons à cette séquence des années 2000, quand la pratique des réseaux sociaux et des smartphones n’était pas encore arrivée à ce que nous connaissons aujourd’hui, en particulier pour ce qui concerne les personnes âgées.
Très souvent, c’était l’entourage direct de ces personnes, qui incitait les « seniors » à acheter un smartphone. L’argument fatal étant que, grâce à cet appareil, il leur serait possible d’installer des applications de réseaux sociaux afin de « communiquer plus facilement » avec leur entourage. « Tu verras : comme ça, tu pourras parler à tes petits enfants ! » Ben voyons.
Cet exemple est à mon avis caractéristique de la collusion d’intérêts croisés entre smartphone et réseaux sociaux. Il décrit un schéma général d’entraînement réciproque entre les deux composantes indissociables d’une même chaîne de dépendance.
Une fois que le terminal est ancré à la personne et que Facebook ou WhatsApp y est installée, alors la pompe est amorcée.
Les conditions sont réunies pour que ce terminal joue son rôle central d’amplificateur des réseaux sociaux et inversement, l’achat d’un smartphone associé à un abonnement avec un forfait suffisamment musclé, est indispensable pour pouvoir « communiquer » en permanence.
Ainsi tout sera fait pour rendre l’addiction au binôme « smartphone-réseau sociaux » la plus compulsive possible.
C’est le schéma général.
Maintenant, tout le monde sait qu’on peut très bien apprécier de prendre, de temps en temps, un petit verre de whisky sans pour autant être obligé de ressembler au personnage caricatural de vieux polar, sortant frénétiquement, de son vieil imper froissé, une fiole en aluminium de la poche, histoire de s’en jeter encore un petit dernier pour la route.
Heureusement, la réalité échappe en partie aux schémas et nous sommes nombreux à utiliser des smartphones sans pour autant nous comporter comme des junkies aux réseaux sociaux.
Mais on sait que très souvent l’usage du smartphone induit celui des réseaux sociaux et réciproquement. On sait aussi que l’on commence à s’inquiéter des phénomènes d’addiction de masse, voire de problèmes de santé publique liés à la pratique indissociable de l’un et de l’autre.
Inversement et, sans cela ne constitue une règle générale, j’ai constaté, de façon très empirique, que la plupart des personnes n’étant pas équipées de smartphone ou, n’ayant volontairement de leur téléphone qu’un usage basique (appels, SMS, photo) se montrent ou s’affirment quasiment toujours comme étant critiques, réfractaires, voire très hostiles aux réseaux sociaux.
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