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À propos des MOOC

mercredi 7 avril 2021

On en a beaucoup parlé au début des années 2010, avec un pic notable vers 2015. Les MOOC étaient censés représenter le nec plus ultra en matière d’innovation pédagogique.

On allait assister à une lame de fond qui allait ni plus ni moins révolutionner les techniques d’apprentissage (...) permettant à "tout le monde" de se former tout le long de sa vie (...) et tout ça, grâce au digital, of course !

Ce petit support ne vise qu’à proposer, à l’aide de liens, quelques repères essentiels pour comprendre les enjeux de la problématique des MOOC et essayer d’en dégager un bref bilan.

 Cette vidéo, sur Youtube présente bien l’esprit dans lequel le produit "MOOC" nous a été vendu.

 L’article de Wikipédia sur les MOOC, pour une approche complémentaire.

 L’article de Wikipédia sur le principe de classe inversée, très souvent mis en avant, à propos des MOOC

 Une petite étude proposée, en 2015, sur le site institutionnel du Réseau Canopé (ministère de l’Éducation Nationale) qui indique bien que le principal débouché des MOOC concerne non pas la formation initiale ou le domaine universitaire (et donc encore moins le secondaire et le primaire) mais bien la formation professionnelle.

 Les MOOCs, déjà 3 ans : Bilan et perspectives d’avenir publié en 2014, sur master-iesc-angers.com, présente plusieurs points critiques, notamment : la confirmation que les MOOC intéressent avant tout le domaine professionnel alors qu’ils étaient présentés plutôt pour s’inscrire dans le champ universitaire. Le problème de l’assiduité est mis en avant : parfois 5% des inscrits arrivent au terme de la formation. Le MOOC repose sur un modèle économique non rentable. On constate un glissement du modèle du MOOC gratuit et ouvert à un grand nombre de participants vers une forme payante et restreinte à un petit groupe.

 État des lieux des MOOC au prisme de la conférence EMOOCS 2017 sur le site Adjectif : analyses et recherches sur les TICE précise le regard critique sur le dispositif : les MOOC s’inscrivent résolument dans un dispositif de "prise en charge individuelle de la formation professionnelle". Les personnes se forment en dehors des temps de travail, sur des plages horaires généralement dédiées au loisir ou à la famille. Les utilisations ne sont pas à l’initiative des Ressources Humaines mais celles d’individus, autant de caractéristiques qui plante le décor d’une inégalité d’accès aux modules de formation. Il existe une importante hétérogénéité entre les pays européens dans la place prise par les États dans le soutien et la promotion des MOOC. Par contre on constate une faiblesse générale des moyens financiers publics pour financer la création et maintenir les MOOC, ce qui confirme la fragilité du modèle économique. Tous les États sont dépendants de moyens logistiques et techniques américains. Il est remarqué que le retour au présentiel est requis, notamment pour éviter la triche lors des évaluations.

 Pourquoi les MOOC n’ont-ils pas tenu toutes leurs promesses ? Un article des Échos de 2018 qui établit un état des lieux désenchanté du dispositif : on insiste d’abord sur le faible niveau de participation, ce qui conduit à évoquer que les "MOOc sont finis", même si on avance immédiatement dans la foulée que "Le numérique offre une flexibilité en termes de temps de travail et de localisation qui est utile pour les apprenants, les universités et les entreprises. " On ne se refait pas et comme en économie, il ne faut jamais s’avouer vaincu, on prédit le « nouveau credo du blended learning », alliance entre numérique et présentiel.

 Le fin mot de l’histoire est dans le titre de cet article du 9 décembre 2020 : Pourquoi YouTube semble plus populaire que les cours en ligne ? précisant immédiatement le propos : "Les Moocs doivent-ils imiter les tutoriels vidéo ? "

En tous cas, l’observation de tous ces jours cumulés en confinement, pour le plus grand bénéfice de YouTube ne souffre d’aucun doute : Google, là encore, a gagné le match. KO technique. Les MOOC semblent définitivement occis et personne aujourd’hui ne risquerait à s’aventurer dans les grandes envolées lyriques des années 2010 pour défendre la misère.

Reste néanmoins deux questions centrales :
 quel bilan quand à l’inefficacité, voire au caractère inapproprié des moyens d’éducation en ligne pour l’Éducation nationale ?
 qu’avons nous perdu, dans cette brève histoire de la débandade en rase campagne des MOOC, quant aux droits et aux conditions d’accès à la formation continue professionnelle des salariés ?

 

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