Pistage, MOOC & Fab Lab

Un atelier plutôt dense :

– Suite et fin du sujet commencé la semaine passée, pour ce qui concerne les Dictionnaires, traduction, prononciation

– Ayant reçu un courrier envoyé par ma banque, dans lequel il m’était signifié, en toute tranquillité, que, conformément à la DSP2 je devrai désormais soit installer l’appli maison spécialement conçue pour les smartphone soit me procurer un mystérieux boîtier pour continuer d’effectuer des achats en ligne, nous avons testé la dite appli sur εxodus, l’excellente plateforme permettant de révéler les processus de pistage des applications qu’il est possible d’installer sur Android.

Nous avons pu constater que cette application, si gentiment imposée par ma banque - pour assurer la sécurité du client, bien sûr - représente en fait une cata complète en matière de récolte d’informations personnelles à des fins de ciblage publicitaire.

Nous en avons profité pour évaluer, dans la foulée, quelques autres pépites d’innovation technologique qu’il est possible d’installer, de la même façon, sur son smartphone. Nous avons visé large. À priori, la plupart de ces applis n’ont aucune raison d’adopter le même modèle économique que les réseaux sociaux (extraction massive des données personnelles revendues à des annonceurs), puisqu’il s’agit de supports d’entreprises commerciales classiques, qui vendent des produits ou des services. Nous avons constaté que les applis de ces commerçants s’avèrent être tout autant calamiteuses que les réseaux sociaux pour ce qui concerne l’extraction de données confidentielles de l’utilisateur. Autrement dit, le modèle économique de Google et de Facebook s’étend aux secteurs de commerce classique (et non l’inverse), comme quoi la fameuse maxime du "si c’est gratuit, c’est toi le produit" n’est vraiment plus du tout adaptée (si tant est qu’elle l’ait été) pour décrire ce qui se passe avec la numérisation massive de nos vies.

Il faut préciser que j’ai contacté immédiatement ma banque pour demander quelques explications, notamment sur les conditions d’utilisation de leur boîtier (est-ce gratuit ? quelles sont les garanties sur l’absence de processus intrusifs et de traçage ? etc.) Je n’ai pas été en mesure d’obtenir la moindre réponse à mes questions. Affaire à suivre, donc.

– J’en ai profité pour donner une information sur L’âge du capitalisme de surveillance, un livre de Shoshana Zuboff, sorti en France, il y a quelques mois, et qui fera l’objet d’une fiche de lecture ici même dans quelques semaines.

– J’en ai aussi profité pour donner l’URL de la série À l’ère de la surveillance numérique diffusée des 4 épisodes sur France culture.

– Profitons-en, enfin, pour rappeler deux URL, parmi beaucoup d’autres, au sujet de la collecte des données par les GAFAM : d’une part, Les données que récolte Google, un document (61 pages) publié par Framablog qui est la traduction d’une étude du professeur Douglas C. Schmidt, enseignant en
informatique à l’université Vanderbilt et, d’autre part, le documentaire NOTHING TO HIDE que nous avions projeté lors d’une ciné-conférence en octobre 2019.

– Voici, enfin, les deux derniers sujets de notre séance, pour lesquels je vous propose ces petits supports maisons : Les MOOC et les Fab Lab.