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Uberisation
lundi 12 décembre 2016
L’expression « uberisation » est désormais entrée dans le langage courant. Loin de faire la tour de la question, je propose ces quelques repères afin d’essayer de comprendre de quoi il retourne :
– Tout d’abord, jetons un coup d’œil sur Wikipédia, histoire de donner un premier éclairage général sur le mot
– Complément d’information avec cet article du Monde
– Toujours, dans le domaine du transport, voici deux exemples, pris en dehors de la marques emblématique « Uber », pour illustrer le propos : Lecab, pour le VTC et Heetch, pour le covoiturage sur courte distance
– Les tensions ne se résument pas aux modèles économiques qui s’opposent (VTC contre covoiturage et taxis contre tous les autres). Par exemple, il semblerait que, derrière les atours séduisants de la modernité et de l’innovation, les propagandistes des nouveau modèles économiques n’aient pas réussis à se débarrasser de cette encombrante et insistante lutte de classes, comme nous l’apprend, par exemple, cet article de FranceInfo
– Après l’interdiction de UberPop (Rue 89) et le procès de Heetch (les Inrocks) on pourrait penser que les services de covoiturage sont sur le point de disparaître. Bah non ! Il existe des entreprises qui se mettent à l’abri des poursuites et montrent d’ailleurs un certain talent et une indéniable habileté dans leur argumentaire marketing. À titre d’exemple, voici le très populaire BlaBlacar
– Il arrive que les entreprises évoquées ci-dessus (Uber, etc.) soient données en exemple pour illustrer ce que serait « l’économie collaborative ». Sur Wikipédia, en tous cas, nous avons bien un article distinct de celui correspondant à l’uberisation : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_collaborative
– Autre terme associé, peut être à tord - mais c’est à vous qu’il appartient de trancher la question - à l’uberisation et à la dite « économie participative » : le crowdfunding. Voici un exemple d’explication, donné par des « auteurs passionnés par le Crowdfunding » : http://www.goodmorningcrowdfunding.com/definition-du-crowdfunding/
– Et à, juste à côté du crowdfunding se trouve son frère jumeau, le crowdsourcing : https://fr.wikipedia.org/wiki/Crowdsourcing
– Ce qui nous conduit à évoquer la prétention, souvent affichée par les propagandistes du crowdfunding et du crowdsourcing, à remettre en cause le lien de subordination existant entre employeurs et salariés. Une remise en cause qui va jusqu’à interroger la pertinence du statut de salarié, même. Nous basculerions d’un monde à l’autre par la grâce des réseaux et des applis. Finis les salariés, finis les patrons. Bienvenue dans l’interface collaborative, simple, intuitive et lumineuse, conçue spécialement pour vous raccorder au nouveau monde, dans lequel il n’y a de places que pour « prestataires » et « donneurs d’ordres ». Cette transformation étant rarement exposée comme étant la conséquence d’un rapport de force social mais comme l’évidence d’une réalité incontournable. Comme la simple nécessité de devoir s’adapter à son temps. NTIC tombée du ciel, balayant les miasmes du salariat, par la grâce des réseaux ! À genoux, pauvre mamouth... Et quoi encore ? Voudriez-vous réellement échapper à cette modernité truffée de délicieuses tranches d’innovations et de vrais morceaux de convivialité ? Voici, toujours à titre d’exemple, un article des Échos (le journal à verre progressif et attaché case, ne parlant que d’économie) qui nous expose sa leçon de choses, sur le mode de l’évidence : http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-158004-les-mutations-du-travail-vers-de-nouveaux-modes-de-collaboration-entre-individus-et-entreprises-2006688.php
– Puisqu’il est question de l’air du temps, comment ne pas faire le rapprochement entre l’uberisation et les tendances lourdes, l’ayant précédées visant à mettre fin au statut de salarié, notamment par l’apparition du statut d’auto-entrepreneur, ou… de - excusez du peu – « micro-entrepreneur ».
– Autre tendance voisine, qui remonte également à une période précédent de peu l’uberisation : la profusion de services à la personne. Pour illustrer le sujet, (encore) un article des Échos qui nous apprend que la tentation est grande passer l’activité des services à la personne sous le régime de l’uberisation mais nos amis les économistes nous avertissent que cela risquerait « d’impacte(r) négativement les marges des entreprises et crée de l’insatisfaction chez les bénéficiaires. » Ouf ! on a eu peur : http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-158983-le-marche-de-laide-a-domicile-doit-il-etre-uberise-2015076.php#LovAX1K53YImBq6I.99
– Un ange passe et un nouveau néologisme nous tombe du ciel. Allez je vous laisse faire vous-même faire la recherche. Lancez votre moteur de recherche préféré et envoyez-lui le mot clé suivant : jobbing
– Variante beaucoup plus hardcore : le mechanical turk de l’illuminé boss d’Amazon, Jeff Bezos. Regardez la vidéo qui est passée il y a quelques années sur France2 : http://www.francetvinfo.fr/economie/crise/video-les-petites-mains-derriere-les-ordinateurs_936561.html
– Pour finir, quelques exemples, pris dans le vif de l’actualité. On commence avec Rbnb, un article de Libération : http://www.liberation.fr/france/2016/10/21/contre-airbnb-new-york-frappe-plus-fort-que-paris_1523572
– Ça va ça vient et ça disparaît, par exemple, comme take eat easy (article de Sud-Ouest) : http://www.sudouest.fr/2016/07/28/a-bordeaux-take-eat-easy-laisse-livreurs-et-restaurateurs-sur-le-carreau-2449134-2780.php
– Booking, devenu incontournable pour la réservation, impose ses conditions aux hôteliers (article du Monde) : http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/12/15/hotels-booking-com-s-engage-a-ne-plus-imposer-ses-tarifs_4540731_3234.html
– TripAdvisor, avec son système d’évaluation par les consommateurs omniprésent (article de FranceTv) : http://www.francetvinfo.fr/decouverte/vacances/ennemi-a-abattre-ou-mal-necessaire-tripadvisor-herisse-les-hoteliers-de-deauville_669273.html
– Stootie, la plateforme d’échanges de services entre particuliers (un article de la Tribune) : http://www.latribune.fr/technos-medias/innovation-et-start-up/stootie-le-facebook-de-l-echange-leve-10-millions-d-euros-624688.html