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Observations

mercredi 15 décembre 2021

Pour travailler au thème de l’exposition de fin de saison, nous avons proposé de lâcher, en préambule, notre mot-clé du soir : la mode retro.

La circulation entre ici et l’ailleurs sera donc, aujourd’hui, essentiellement temporelle. Voici à titre d’exemples, quelques propositions :

 Souvenons-nous comment le concept publicitaire de la mode retro s’est incrusté dans l’imagerie, fortement saturée de psychédélisme, des années 60-70 pour y faire surgir - Bonnie & Clyde, l’Arnaque, Borsalino, etc. - les reliefs des... années folles, tiens donc, encore elles !

 Autre période : celle pendant laquelle il fut question de balayer sans ménagement ces trop proches seventies , soudainement honnies. Pour cela on créa de nouvelles sortes de totems imaginaires, directement inspirés des deux premières décennies des trente glorieuses . L’époque fut embarquée dans un continuum animé de contractions permanentes, qui eu pour effet d’aplatir la perception même du temps. L’on mis sur le marché plein de nouvelles créatures communicantes, particulièrement efficaces, qui propulsèrent autant d’agrégats de pépites certifiées fifties que de niaiseries authentiquement sixties. Les esprits ont alors été exposés à un déclenchement permanent de déjections ahurissantes, énergiques, futuristes, frénétiques et joyeuses, le tout, sortant d’un tube à débiter une nouvelle forme d’assemblage résolument moderne. Des chapelets d’évocations culturelles, à base de modes vestimentaires, capillaires, télévisuelles, musicales, de design, d’architecture et d’arts visuels... ce gros paquet futile s’est progressivement anémié, à défaut d’avoir explosé, mais il tapisse encore aujourd’hui nos mémoires, pour nous rappeler ces années 1980 .
Waouf... et du coup, je suis trop fatigué pour envisager même de parler du bloc 1990-2020...

 Enfin, comment ne pas oublier la fin d’un autre siècle, dans lequel nous avons baigné sans l’avoir connu : le XIXe. Cette période pendant laquelle, en France, on revisita d’autres séquences historiques, le Moyen-Âge, puis l’antiquité, pour reconstruire un imaginaire national conforme aux nécessités politiques du moment. Ainsi l’on créa quelques mythes qui ont la peau dure : celui des cathédrales plus gothiques que nature au point de prétendre représenter la tradition, puis le mythe de nos ancêtres, les gaulois afin d’oublier ces ascendances franques, devenues très encombrantes, dans un premier entre-deux guerres, lourd de menaces.

Merci à Boris Vian et Henri Salvador qui apportèrent un peu de légèreté à tout ceci... au début des années 60.

Puis, salle 301, en décembre 2021, nous sommes passés à notre nouvel exercice, Avranches.

 

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