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Comparaisons sans déraison
mercredi 19 janvier 2022
Essayons, cette fois-ci, de contourner notre thème par un léger déplacement sur le côté afin d’aborder plus frontalement la question très classique de l’ici et de l’ailleurs.
Qu’est-ce qui fait que telle personne, telle ville, tel lieu, tel plat, telle musique, etc. nous semble « bien d’ici » et, inversement, quels sont les indices qui nous poussent à placer d’autres objets comparables dans un « quelconque ailleurs » ?
Pour répondre à ces questions il est probable que, dans un premier temps, on soit en mesure d’identifier les signes distinctifs de ce qui constitue l’ici, autrement dit, ce qui est en rapport avec sa propre communauté puis que, dans un second temps, on sache évaluer et comparer correctement les différents éléments de son environnement (pris au sens large) pour savoir s’ils rentrent ou non dans cette catégorie.
Pour compléter, si besoin, proposons d’inverser notre perspective de questionnements : lorsque nous sommes à l’étranger, n’avons-nous pas déjà ressenti cette sensation de vivre, par notre identité, un évident « ailleurs » dans « l’ici » du moment ? Autrement dit, qu’est-ce qui fait, à ces moments-là, que je suis « ailleurs » ?
Prenons ces questionnements comme un jeu. Un jeu sans aucune conséquence. Tout se passe dans votre tête.
Pour se prêter à ce jeu, il est indispensable, comme lorsque nous sommes sur Gimp, notre logiciel favori, d’adopter un minimum de méthode. La méthode demande un peu de technique mais, surtout, de garder un fil conducteur.
Dans ce cas, la technique consistera essentiellement à ne pas se laisser emporter par quelques a priori et autres préjugés qui pourraient fausser la démarche. Nous savons que les questions concernant les communautés, donc, nécessairement, l’altérité sont inflammables. Restons calmes. N’essayons pas de faire des démonstrations. Même si nous sommes tentés d’apporter de la morale, du jugement... Faisons appel à nos souvenirs et prêtons-nous au jeu en nous limitant à ces questions : « ça », c’est ici ou c’est ailleurs ?
Essayons d’apporter le plus d’objectivité possible à nos réponses. Restons-en, pour l’instant, aux déductions logiques, telles qu’elles s’imposent à nous. Dès lors que nous tâchons d’éviter de charger nos réponses avec des présupposés idéologiques, l’exercice peut s’avérer assez stimulant.
Ensuite comme avec Gimp, il faut prendre le temps nécessaire pour essayer d’aller au fond de la démarche et adopter le recul indispensable qui permette de garder une vue d’ensemble. Ainsi, nous pourrons conserver notre fil conducteur, lequel pourrait se résumer à : ai-je bien répondu aux questions ?
Il faudra ensuite laisser reposer tout ceci quelques temps et y revenir pour observer les réponses, y compris en atelier.
Rappel de l’enjeu de notre démarche, renouvelée chaque semaine : proposer le maximum de pistes d’interprétation du thème afin de stimuler l’imaginaire. Un imaginaire qui n’est pas forcément synonyme d’irréel.
Tout ceci n’étant qu’un prétexte à réaliser, à partir de cet imaginaire, des images numériques recomposées, quittent à ce que dans leurs logiques de fabrication et d’exécution ces images numériques prennent, à la finale, leur propre cohérence visuelle, en partie ou en totalité déconnectée du thème de départ.
Notre exercice du soir : Copenhague.